Analyser la musique mixte

Si pour la musique instrumentale la partition est parfaitement codifiée et le résultat sonore produit est connu par la personne qui l’analyse, l’absence d’une codification standardisée dans le cas de la musique mixte occasionne de nombreuses difficultés pour son analyse. Ces difficultés sont dues principalement au fait que le dispositif électronique est inconnu, que son accès est compliqué et qu’il subit des changements rapides et permanents avec l’évolution technologique.

Nous pouvons constater que les obstacles à l’écriture, et par la suite à l’analyse, sont liées à la notation du jeu – production sonore – sur le dispositif électroacoustique. Comme pour un instrument classique il est indispensable de retrouver dans la partition le son produit par le dispositif ainsi que le moyen d’y parvenir. En l’absence d’un de ces élément dans la partition, l’analyse de l’oeuvre sera fortement affectée et difficile.

Pour illustrer ces propos nous présenterons deux types de partitions. D’une part les partitions écrites pour un dispositif « ouvert » où la présence d’un assistant est fortement souhaitée à cause du dispositif que le musicien ne maîtrise pas nécessairement. D’autre part nous présenterons l’expérience avec un dispositif électronique « fermé », existant depuis plusieurs années et développé actuellement au sein de MUSINFO.

Dès la construction du dispositif, il s’est engagée une réflexion sur la notation. Au fil du temps et pour des raisons purement pragmatiques, les compositeurs et les interprètes travaillant avec le dispositif ont développé une notation mêlant la notation classique avec des éléments graphiques que nous allons présenter.

Alexander Mihalic

Après des études de composition, Alexander Mihalic soutient sa thèse de doctorat en décembre 2000, à l’Université Paris VIII sous la direction de Horacio Vaggione.

Il poursuit des travaux de recherche dans deux domaines distincts et complémentaires. Tout d’abord c’est le lien entre l’exploration du réel à travers le son et l’acoustique – la sonification – en se basant sur le fond des relations entre les sciences et les arts dans leur histoire et dans leur état actuel. Dans ce cadre il participe et développe des projets interdisciplinaires entre l’art et la science et enseigne en parallèle l’informatique musicale et le multimédia à l’Université Paris 8 et l’acoustique et la sonificiation à l’IUT de Bourges.

Enfin, et en plus de son activité de compositeur, il s’applique tout particulièrement au développement de solutions pour les musiques « temps réel » (travail à l’IRCAM et à l’IMEB) en développant des solutions logicielles pour interfaces gestuelles et en créant notamment un nouvel instrument électroacoustique – extension pour un instrument acoustique – joué par de nombreux interprètes dans plusieurs festivals et concerts dans le monde.